Jean-Joseph Renaud

Le Cinématographe du mariage (Flammarion)

Mercure de juin 1898, pages 829-830

  1. Les estimables publications en question ont été annoncées à la fin du compte rendu précédent, celui de L’Heure sexuelle de Jean de Chilra et sont : Le Cinématographe du mariage, par Jean-Joseph Renaud ; Mariage de raison, par Pierre Clésio ; Le Mariage américain, par René Fath et Les Dessous d’un ménage, par Laurent Doillet.

Le roman, un brin lyrique, de Joseph Renaud est de beaucoup la meilleure de ces estimables publications[1]. La jeune fille entre dans la valse éternelle aux bras d’un danseur ordinaire et probe, qu’elle ne tarde pas à tromper pour toutes sortes de bons motifs, dont le premier est qu’une femme, comme un homme, a besoin de trahir pour posséder la plénitude de ses facultés amoureuses. Il y a un Monsieur don Juan qui se charge de l’initier et il est trompé par plus bête que lui et sa doctrine. Ça finit dans des chambres d’hôtel meublé, très mal, du reste, mais d’une manière virile qui ne déplaît pas : la femme inflige à l’homme son autorité représentée par sa bourse, juste revanche d’une suprématie que les hommes reconnaissent, depuis longtemps, comme la seule efficace, de quelque sexe qu’elle leur vienne !