Judith Gautier
Kou-n-Atonou (Colin)
Mercure d’août 1898, page 517
Le titre complet de ce roman est Kou-n-Atonou : fragments d’un papyrus. Lien Gallica
Louise, dite Judith Gautier (1845-1917), est la fille de Théophile Gautier. Judith Gautier a été une femme de lettres particulièrement originale, s’intéressant à l’Orient lointain et proche des auteurs nouveaux. Elle était aussi une wagnérienne convaincue. C’est donc presque naturellement qu’on la trouve siégeant à l’académie Goncourt devant le couvert de Jules Renard en compagnie d’Octave Mirbeau et de Paul Margueritte. Parmi les amis de son père, Judith choisit Catulle Mendès malgré le désaveu de son père, qui connaissait la vie dissolue du fiancé. Théophile Gautier n’assista pas au mariage, qui a eu lieu en avril 1866.
Des broderies de nuances violentes sur des soies indiennes, japonaises ou chinoises de couleur adorablement tendres. Un fonds de grâce orientale et des brutalités furieuses de style d’un effet très original. Une poésie charmante avec assonances bizarres, traduite d’un papyrus très adroitement fragmenté. Mme Judith Gautier garde le secret de ces transcriptions heureuses d’un art perdu en le sien propre, qui est plus viril qu’aucun autre art de femme. On dirait une guerrière égrenant des perles dans un casque sonore… mais elle n’oublie point, quant à l’amour qu’elle chante, de demeurer la séductrice.