Jules Bois
La Douleur d’aimer (Ollendorff)
Mercure d’avril 1896 page 134
Ce texte suit la critique de Un démoniaque, de Jean Lorrain
Encore de la Douleur d’aimer, celle-ci du mage de l’éternel féminin dit : Jules Bois. Une procession de dames, dont beaucoup sur le retour, qui ont le charme douteux de belles dentelles anciennes fort sales. En une savoureuse et fougueuse écriture de méridional fier de sa barbe, l’auteur les mord (lire la Cicatrice), les fustige, les viole, les trompe, les froisse, que c’en est une joie pure !… Je crois que, n’était la terreur sacrée du gendarme qu’éprouvent les mages tout comme les humbles mortels, il les égorgerait bien aussi un brin. Heureux les mages ! Car les vieilles dames ne se plaignent guère. Cela vous a un petit parfum de bouc et d’encens du plus haut ragoût. Asmodée ! Asmodée ! Que de crimes on voudrait commettre en ton nom ! Si c’est ça l’occultisme, je me sauve jusqu’au… Dernier refuge.
Cette critique est suivie de celle concernant Dernier refuge, d’Édouard Rod.
La femme inquiète (Ollendorff)
Mercure de janvier 1898 page 231
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L’auteur nous prouve la fécondité de son imagination et de son réel talent dans ce livre, mais point du tout l’inquiétude des véritables femmes. Ces héroïnes sont trop des névrosées pour être la vraie moitié du genre humain. Nouvelles curieuses à lire, en tous les cas, sinon instructives.
Une nouvelle douleur (Ollendorff)
Mercure de janvier 1900, pages 193-194
L’auteur des Demi-vierges[1] préfacie celui-là et il a raison, car Jules Bois, est le glorieux inventeur de la demi-vieille2, la dame âgée, moitié sorcière, moitié femme de lettres. Jules Bois est en littérature ce qu’on appelle un beau mâle (je ne !e connais pas et ne l’ai jamais aperçu qu’au théâtre). Il parle directement aux sens de ses lectrices. Il caresse, violente, s’échappe dans l’au-delà et montre la lune à qui veut la voir de près. Je m’amuse beaucoup à le lire. Il a confié à une de ses meilleures amies que je lui volais ses idées de temps en temps. Je suis très flattée, car il en a… seulement ça n’a aucun rapport avec ce que je fais, différence totale de points de vue. Je travaille dans une nuit sombre sans foi, ni loi ; lui croit à des choses extraordinaires et jongle avec les étoiles en prêchant les femmes… L’avenir de la femme, c’est le sien, il en joue, il en cause et je pense, heureusement pour l’occultiste, qu’il s’en moque. Encore un jeune homme arrivé qui ferait bien d’écrire pour lui… au lieu d’écrire pour elles ! La nouvelle douleur, en amour, c’est que la femme va, paraît-il, se livrer à l’humanité pour s’occuper de son bonheur et que l’homme restera tout seul… (Un ! deux ! trois !) « Avec son déshonneur ! » Il y a deux femmes qui ne croiront jamais ça, Monsieur, Jeanne d’Arc… et Sophie Arnould ! Maintenant… il est vrai que de leur temps vous n’écririez pas.
Marcel Prévost, Les Demi-vierges, Flammarion été 1894, 284 pages.
Dans son « Pall-Mall semaine » en une du quotidien Le Journal du premier mars 1900, Raitif de La Bretonne (Jean Lorrain) reprendra le mot.