Julien Berr de Turique
Crise conjugale, comédie en trois actes
Mercure de décembre 1895 pages 408/409
Cette critique dramatique fait suite à La Demande, un acte de Jules Renard et Georges Docquois, d’où le début de la première phrase.
Rachilde écrit Berr de Turrique (rr) sans prénom mais on peut penser qu’il s’agit bien de Julien Berr de Turique (un seul r, 1863-1923), inspecteur des monuments historiques..
Au même spectacle de l’Odéon, trois actes de M. Berr de Turique, Crise conjugale, qu’il est inutile d’analyser : on sait trop bien le genre de crise qui sévit dans les théâtres subventionnés, et même ailleurs ! Il s’agit encore (toujours !) de l’adultère assaisonné de vieux mots, de vieilles tirades et de tout le cortège voulu des phrases d’Alexandre Dumas ou d’Aurélien Scholl. Bref, un bon devoir d’élève. Des acteurs y parlent comme chez eux. Interprétation excellente. Ils savaient tout avant de l’avoir appris… À signaler Mlle Lara, qui nous promet décidément une comédienne hors ligne. Sa beauté, sa diction pure, son allure exquisement honnête, ses pleurs vrais ont, à mon avis, sauvé la pièce. M. Paul Franck, une autre nouvelle recrue de l’Odéon, a esquissé, en quelques touches habiles, une silhouette d’amoureux logique et élégant pleine de charme. M. Paul Franck est à la fois un joli homme (ils sont rares sur les planches) et un artiste spirituel. Il ne faudra pas craindre de lui confier des rôles plus lourds.
Mercure d’octobre 1898 page 202
Le Mari rêvé (Ollendorff)
Une jeune héritière lâche la proie pour l’ombre, l’homme aimant et sérieux pour un coureur de dot, un homme de lettres poseur et vanné. Elle revient au premier prétendu, mais au moment du faux pas solennel, une lettre lui demande sa protection pour un enfant naturel de son mari et elle se dévoue histoire d’expier son coupable rêve d’adultère. Un livre intéressant malgré le dénouement emprunté à l’un des romans les plus connus de Mme de Peyrebrune, je crois.