Adolphe van Bever

Méditations sentimentales (bibliothèque de l’Association)

Mercure de septembre 1896 pages 544

Rachilde, ici à la fin de sa chronique du mois de septembre (donc écrite à la fin de mois de juillet ou au début du mois d’août), expédie rapidement deux romans dans le même chapitre ; celui-ci et Larmes en fleurs, de Maurice des Ombriaux.

Puis un bouquet de Larmes en fleurs et de Méditations sentimentales, par M.M. Maurice des Ombiaux et A. van Bever. Le premier chante, en termes poétiquement tristes, comme de légères fumées d’encens passant sur une couronne de frais jasmins, la petite sœur évanouie dans la jeune fille et la jeune fille évanouie dans la morte ; le second pleure, sur Desbordes-Valmore, tous les jolis sentiments tendres que les jeunes hommes épris de lettres aiment d’ordinaire à pleurer sur les femmes de génie, mais toujours… trop tard, hélas, pour les pauvres femmes de génie !

Contes de Poupées (Bibliothèque de l’Association)

Mercure de juin 1897 page 570

Par une modestie tout intime, quelque sentiment d’une finesse toute nerveuse, — et combien jolie, — l’auteur de ces contes voulut s’occuper des poupées-femmes, des femmes très poupées ; faisant son royaume d’artiste tout petit, sans doute pour le faire avec plus de soin, et l’étendre jusqu’à la vie réelle, sans trop qu’on s’en aperçoive, il voulut dire la mièvreries de certaines, douleurs qui portent, cependant, à mourir, et la délicatesse que tous les amours mettent à nous tourmenter. La Poupée du roi, cette fiction qui console et qui tue, le Prince Pervers, détruisent pour mieux aimer ensuite. Les Poupées de cire, fleurs et filles écloses dans le rêve, petits symboles de celles qu’on désire, miroirs très réduits où l’on retrouve leurs attitudes méchantes, ou gracieuses, mais moins leurs âmes cruelles, toutes ces charmantes créatures, habillées de fines toiles de Flandre ou de soieries anciennes, nous ont une mélancolie bien supérieure à leur taille. C’est malicieusement que Ad. Van Bever vous conduit, de poupée en poupée, à voir la grande douleur universelle, la pourtant vraie douleur, comme par le petit bout de la lorgnette !