Maurice des Ombiaux

Larmes en Fleurs (au Coq rouge à Bruxelles)

Mercure de septembre 1896 pages 544

Rachilde, ici à la fin de sa chronique du mois de septembre (donc écrite à la fin de mois de juillet ou au début du mois d’août), expédie rapidement deux romans dans le même chapitre ; celui-ci et Méditations sentimentales, d’Adolphe van Bever.

Puis un bouquet de Larmes en fleurs et de Méditations sentimentales, par M.M. Maurice des Ombiaux et A. van Bever. Le premier chante, en termes poétiquement tristes, comme de légères fumées d’encens passant sur une couronne de frais jasmins, la petite sœur évanouie dans la jeune fille et la jeune fille évanouie dans la morte ; le second pleure, sur Desbordes-Valmore, tous les jolis sentiments tendres que les jeunes hommes épris de lettres aiment d’ordinaire à pleurer sur les femmes de génie, mais toujours… trop tard, hélas, pour les pauvres femmes de génie !

Mes tonnelles (Georges Balat, à Bruxelles)

Mercure de novembre 1898 page 454

Le sous-titre de ce recueil de contes est Contes de la Thudinie. La Thudinie est une région de Belgique (Maurice des Ombiaux (1868-1943), est belge).

Appétissants récits, bonnes crêpes sautant dans la poêle grésillante, table villageoise groupant autour de son disque luisant de haulte graisse, de joyeuses et bonnes commères friandes de plaisanteries brutales. Tout un fumet de kermesse intime et, parmi cette abondance de détails savoureux, des types belges que l’on connaît, mais qu’on aime à revoir parce qu’ils sont simples et toujours aussi vivants, fleurant bon les tavernes où ça sent le houblon frais. Mes tonnelles sont de rustiques pages bien nommées. On voit, au clair des tournants, des ombres vertes se découpant en cœur sur une blancheur de nappe et le coup d’éventail du papier nous envoie tout le parfum de l’omelette qui vient, portée par une jeune fille aux joues de pêche.

Histoire mirifique de Saint Dodon (Ollendorff)

Mercure d’avril 1899, page 184

Il paraît que la Belgique lettrée se lève tout entière pour accuser de plagiat l’auteur, qui a bien le droit, ce semble, de plagier des vieux écrivains connus, puisqu’il s’agit d’une légende que je suppose connue également. Il a pillé Bandello et il pille ses meilleurs camarades. Eh bien ! quoi? Il marche sur les traces de Maeterlinck, qui n’a pas une création vraiment personnelle à son actif et qui, cependant, représente le plus clair génie littéraire de notre temps. Des Ombiaux n’a pas assez de génie ?… C’est-à-dire qu’il est moins habile, car décidément, depuis Shakespeare, on ne rencontre pas autre chose que des plagiaires parmi les grandes réputations. Alors, que ceci console Maurice des Ombiaux.

Le génie, c’est être Dieu, sinon… faut l’imiter.

Pour ça que nous nous contentons si facilement des gens de talent.