Michiel Reepmaker

N'importe !▼ — Calvaire▼▼ — La Peine du Dam▼▼▼

N’importe ! (Stock)

Mercure de novembre 1896 page 374

Cette critique suit celle des Mémoires d’un Mari, d’Émile Bruni.

Et puis, N’importe ! comme dirait M. Reepmaker sur la couverture d’un volume exotique où l’on prépare l’adultère, et où il rate, parce que la jeune fille n’épouse pas (pour cela seul, vous m’entendez ?) J’étais dans les transes ; tout marchait si bien ! Portrait de jeune personne amoureuse de fortune et d’indépendance, silhouette de bon jeune homme qui a fait des bêtises et veut se ranger, déclarations de soumission de part et d’autre à enrhumer des banquises, parents légers qui ne songent qu’à coller les deux pages pour n’en plus faire qu’une, recto et verso. J’en avais la sueur aux tempes, me disant, plus je coupais (les autres pages) : « Je n’y échapperai pas ; c’est décidément un sort… » Mais voici que la jeune fille, apprenant la première idiotie du fiancé, se refuse formellement à lui laisser exécuter la seconde. Je lui aurais volontiers sauté dans les bras ! Enfin, une qui a du cœur ! Vous vous imaginez peut-être que l’auteur la félicite ? pas du tout ! Il l’accable de tous les reproches, et puis, brusquement, la quitte pour s’occuper d’une jeune créole se mourant du mal du pays, laquelle créole demeurait très effacée dans les premiers plans. Il y a, du reste, de jolies descriptions hollandaises et de souvenirs javanais. Un peu trop de fleurs de Mélati en italique, ça sent l’herbier de naturaliste, les fleurs rares dont on se sert en expliquant d’où elles viennent et quel rôle elles jouent au point de vue du classement latin… Oh ! les fleurs vénéneuses et charmantes, les orchidées, les Cypripedium, les Oncidium, les Hibiscus, si vous saviez, Monsieur, les migraines que ça donne quand on en abuse !…

Calvaire (Stock)

Mercure de décembre 1897 page 892

Suite d’un roman intitulé Purification[1]. Une femme, pour ne pas céder au désir d’être infidèle à un mari que, d’ailleurs, elle n’aime pas, tue celui qui l’aime et qu’elle aime. Bien spécial. Elle est méprisée par ses enfants et par leur père pour cet acte d’héroïsme. Une histoire un peu froidement écrite étant donnée la violence de l’action.

  1. Michiel Reepmaker, Purification, Tresse et Stock 1895, 312 pages.

La Peine du Dam (Stock)

Mercure de mai 1899, pages 466-467

Livre bien trop long et rempli de prédications qui embrouillent furieusement l’intrigue. Deux frères perdent leurs deux femmes dans accident de voyage. L’un devient une espèce de possédé du démon. L’autre se purifie par la contemplation de la nature et en écoutant les prédications d’une espèce de bohème extraordinaire. On doit souffrir pour atteindre les différentes étapes de l’âme et se rapprocher du foyer éternel. C’est rempli de très bonnes intentions, mais beaucoup trop long.