Perdiccas
Le Bréviaire des courtisanes (Simonis Empis)
Mercure de janvier 1900, pages 193-194
Perdiccas est le pseudonyme commun de Paul-Jean Toulet et de Curnonsky.
Ce n’est pas nouveau et Rachilde le sait très bien pour avoir chroniqué son premier roman L’Insaisissable, paru chez Nylson à la rentrée 1898. Nous la verrons même, dans le numéro du mois prochain (février 1900), donner le compte rendu du deuxième roman de Liane de Pougy : Myrrhille, chez le même éditeur.
» La division des fortunes a vulgarisé tout produit de luxe et il n’est stagiaire, aujourd’hui, des Droits réunis qui ne trouve chaussure à son pied, comme il achète des ananas dans du fer blanc. » Le produit de luxe, c’est la courtisane… ou la femme d’amour, et Perdiccas, dans un bréviaire contenant quelques contes hardis, propose d’améliorer la race… Combien je l’approuve !.. Il est bien amusant ce livre à tournure vieux jeu. Il semble écrit à la fin de l’empire dernier, mais il est encore moins rosse que les livres d’amour du jour et il sent davantage le parfum de la bonne compagnie. Seulement, je signale une amélioration redoutable à Perdiccas… Mme Liane de Pougy écrit des livres[1] !… Le croisement de races ! Ces dames, de croisements en croisements, finiront peut-être comme les sloughis d’Afrique qui, jadis, chassaient le lion, elles chasseront le lapin !
Le Métier d’amant (Simonis Empis)
Mercure de janvier 1901, pages 172-173
Sur une enclume de peluche bleu pâle, un Monsieur en demi-costume de soirée forge un cœur de velours rouge du genre dit : pelote. Une petite fille nue, au ventre légèrement prolongé, assiste à cet exercice qui ne doit pas exiger beaucoup de muscle, et cela s’appelle : Le métier d’amant. À l’intérieur il y a de l’esprit et de la perversité… Mais sur la couverture quelqu’un, aimant à lire du Perdiccas, ne l’affirmerait pas ! Enfin c’est un livre pour jeunes filles… à ventre légèrement prolongé ! (Comme qui dirait des collégiens, quoi !)