Maurice Montégut
Rue des Martyrs (Ollendorff)
Mercure de mai 1898, page 546
Ce Mur a été réédité en 2000 par les éditions Du Lérot (301 pages), à un prix hors de propos, mais enrichi d’une préface de Marie-Claude Shapira.
Des hommes de lettres et leurs envers. Un milieu d’artistes, de savants, de femmes d’amour et de gens à tant l’heure qui peinent dans une rue où les chiens mêmes meurent de faim… ou vivent de la prostitution. Le Beauvilliers, un auteur amuseur de foules et triste comme ce chien qui mendie est un type bien observé et peint sans les exagérations de rigueur. La scène entre Jeff Jordaëus et lui est une belle chose, et l’écroulement devant la porte close de Laurence aussi. Maurice Montégut, un travailleur sérieux, a écrit le Mur[1], un roman dont on devrait parler, il me semble, de temps en temps, même à propos d’œuvres nouvelles.
La Grange aux belles (Ollendorff)
Mercure d’octobre 1899, page 222
Récit du bon vieux temps où les cadets de Gascogne, arrivant en la grande ville les poches pleines, payaient pour tous les convives d’une table d’hôte. Excellent procédé ! Suivent d’autres nouvelles amusantes dont une : Claque-îles-dents, est fort curieuse comme morceau genre Maison Tellier.
L’Ami d’enfance (Ollendorff)
Mercure de janvier 1900, page 196
L’histoire d’une femme entre deux maris… ou l’amant légitime. Il a fallu pas mal de talent pour développer cette thèse hardie. Mais celui qui meurt pour léguer sa femme à l’autre revient… et c’est, au fond, celui qui a la meilleure part.
Les Lois de la princesse (Offenstadt)
Mercure de mai 1900, page 482
Orné de… princesses pour photographes, ce conte est très nu très sur la peau et sent son opérette décaméronienne. On dirait presque la reine Fiammette de Mendès[1]. C’est aussi joli et aussi érotique.
La couverture intérieure annonce : « Conte galant et philosophique orné de nombreuses illustrations obtenues par la photographie d’après nature »
La Reine Fiamette est un conte dramatique de Catulle Mendès paru chez Édouard Dentu en 1898 (160 pages). Ce conte dramatique dont l’action se déroule au XVIe siècle avait précédemment été créé (pour une seule représentation) au Théâtre Libre d’André Antoine en janvier 1889. Après la parution du volume il a été donné au théâtre de l’Odéon le six décembre 1898 sous la direction de Paul Ginisty avec Léonie Yahne dans le rôle-titre. De ce conte dramatique, le musicien Xavier Leroux (1863-1919) composera un opéra en quatre actes sur un livret de Romain Coolus (René Max Weill, 1868-1952), qui sera créé à l’Opéra-comique, le 23 décembre 1903.
La Fraude (Offenstadt)
Mercure de décembre 1900, page 796
Bizarre théorie reconnaissant à un premier époux le droit d’imprimer sa ressemblance aux enfants du second. Long et intéressant roman sur ce thème et un type de femme, Sarah Marjolin, qui est tout à fait humainement terrible.