Camille Flammarion
Stella (Flammarion)
Mercure d’août 1897, page 342
Roman d’amour écrit par un célèbre astronome, c’est vous dire que tout se passe dans les étoiles et qu’une lune de miel des plus électriques préside aux exploits conjugaux des deux héros. Malgré mon admiration pour la façon cordiale avec laquelle l’auteur mélange la science et l’amabilité des jeunes femmes blondes, je me permettrai de blâmer sa légèreté de jugement vis-à-vis de certains poètes qu’il connaît sans doute par les mondains qui envahissent son télescope. Si on venait lui conter que les nébuleuses sont des nuages, il se fâcherait aussi rouge que Mars ! Alors pourquoi taquiner Étienne Bienarmé dont il n’a pas lu toutes les œuvres ? Toute science a ses abîmes et vous avouez vous-même qu’il vous reste encore tant d’astres à découvrir, cher Monsieur Flammarion !
Lumen (Ernest Flammarion)
Mercure décembre 1898 page 750
Roman occulto-scientifique (Jules Bois va encore dire qu’on le plagie !) mais où il est très peu question de surnaturel. Il s’agit des causes philosophiques se propageant par la vitesse (ou la lenteur) que met le rayon de lumière à voyager à travers l’espace. Tel mort qui aborde en une autre planète que la nôtre voit se dérouler sa vie depuis sa naissance, parce qu’il est arrivé à sa nouvelle demeure plus vite que le rayon lumineux parti de l’ancienne. Curieuses déductions que l’imaginatif astronome multiplie sans les exagérer le moins du monde. Il y a la bataille de Waterloo se présentant à l’envers… (de sorte que plus on tue de soldats et plus il en reste) qui est la perle du livre. Illustré par Lucien Rudaux et très touffu en petites femmes astralement nues, ce gros livre est peut-être un joli cadeau à faire, même à de grands enfants.
Lien Gallica pour la réédition de 1887.