Henri Vandeputte
L’Homme Jeune (Coq Rouge, à Bruxelles)
Mercure d’avril 1896 page 136
Le Coq rouge est une revue littéraire belge. Lisons André Fontainas dans Mes souvenirs du symbolisme (éditions de La Nouvelle revue critique 1928), page 62 : “Verhaeren, avec ses amis Eekhoud, […] Eugène Demolder, qui n’était point encore le merveilleux romancier de la Route d’Émeraude et du Jardinier de la Pompadour, Hubert Krains, Louis Delattre, Maurice des Ombiaux, fonda alors le Coq Rouge où se joignirent à lui, outre les Belges Maeterlinck, Van Lerberghe, Le Roy, des Français dont se mûrissait la réputation : Henri de Régnier, Bernard Lazare, Francis Vielé-Griffin […]”.
Ce texte, qui traite de deux romans, se trouve aussi à la page de Gustave Rahlenbeck
Et puis voici deux suavités belges : L’Émerveillée, de Gustave Rahlenbeck, un visage de femme écartant une pluie de fleurs et ses cheveux pour nous sourire tristement. L’Homme jeune, de Henri Vandeputte, que j’aimerais à marier à cette illuminée mélancolique, parce qu’il me paraît plein du même idéal rose — qui fait mourir. La première est une Agnès wallonne délaissant le rouet pour le rêve ; elle voit lui apparaître le Chevalier Printemps ou mieux Eros en personne, et le prince des légendes lui ordonne de se tuer afin qu’ils soient réunis à jamais. Elle hésite — très gracieuses, les pages de l’hésitation — se tue, nécessairement, un jour d’émoi sensuel. La seconde, l’Homme Jeune, est une longue exclamation de joie de vivre, de plaisir d’aimer, et de tristesse de savoir que cela peut n’être que vains mirages. Selon l’invitation de l’auteur, il faut « … lire ces choses dans l’accalmie des soirs recueillis comme ceux où elles furent créées. »