Gustave Rahlenbeck

L’Émerveillée (Dietriche et Cie)

Mercure d’avril 1896 page 136

Ce texte, qui traite de deux romans, se trouve aussi à la page d’Henri Vandeputte

Et puis voici deux suavités belges : L’Émerveillée, de Gustave Rahlenbeck, un visage de femme écartant une pluie de fleurs et ses cheveux pour nous sourire tristement. L’Homme jeune, de Henri Vandeputte, que j’aimerais à marier à cette illuminée mélancolique, parce qu’il me parait plein du même idéal rose — qui fait mourir. La première est une Agnès wallonne délaissant le rouet pour le rêve ; elle voit lui apparaître le Chevalier Printemps ou mieux Eros en personne, et le prince des légendes lui ordonne de se tuer afin qu’ils soient réunis à jamais. Elle hésite — très gracieuses, les pages de l’hésitation — se tue, nécessairement, un jour d’émoi sensuel. La seconde, l’Homme Jeune, est une longue exclamation de joie de vivre, de plaisir d’aimer, et de tristesse de savoir que cela peut n’être que vains mirages. Selon l’invitation de l’auteur, il faut « … lire ces choses dans l’accalmie des soirs recueillis comme ceux où elles furent créées. »