Pierre Valdagne
L’Amour par principes (Ollendorff)
Mercure d’octobre 1898, pages 203-204
Illustrations de Charles Dufau.
Couverture de marbre où une jeune fille… de marbre montre naïvement des seins très en relief. Maxime de Chadeuil a pour principe de se sauver dès qu’on l’aime et il est aimé tout le temps, ce qui le force à une gymnastique effrayante. Il cherche bien plus le vice que l’amour, et comme il n’aime guère qu’en vicieux, il découvre son opposée : la tendresse. Après de nombreuses courses à Cythère, il rencontre une grande dame (?) qui lui fait d’abord ramasser son ombrelle et en suite ce qu’on pourrait appeler, en amour : mordre la poussière… ou toucher des deux épaules si on préfère les situations inverses. Il est tellement… paralysé de stupeur qu’il tombe de tout le haut de ses principes dans le mariage. Heureusement, car il serait retourné chez la grande dame, dès la fin de sa paralysie, point générale du reste ! De cette légère histoire, légèrement écrite et remplie de cet esprit léger qu’il est convenu d’appeler : vie parisienne, il ressort une noire morale. Je suis étonnée qu’un homme ose l’offrir telle qu’elle lui est apparue. Il s’agit de ceci : tout mâle porte en lui les germes d’une fille de joie, et pour les mener à complet épanouissement, il suffit de savoir le prendre. Je suis satisfait de sentir un auteur, volontairement ou non, côtoyer ce joli précipice. Jadis, j’ai reçu, d’une majesté belge, un an de prison (qui ne parvint pas à son adresse), parce que je m’étais permis de prétendre qu’un garçon pouvait facilement se changer en grue. Aujourd’hui… cela s’admet même dans la meilleure société. Et le livre de Pierre Valdagne, sans être lisible pour les jeunes filles, doit faire son chemin, en principe !
Une rencontre (Ollendorff)
Mercure d’août 1899, pages 499-500
Illustrations de Maurice de Lambert.
Fleuri d’une tête épanouie en rose blanche, ce roman… de poche est assez mélancolique. M. Valdagne a généralement trop d’esprit et voile sous l’avalanche de sa blague parisienne les contours purs de ses petites Vénus. Cette fois, il se laisse être tendre et il pleure sans se moquer de lui-même. Xénia écrit une lettre finale bien philosophique pour être d’une… belle Russe.
L’Amour du prochain (Ollendorff)
Mercure de mai 1900, page 478
Petit roman galant léger de forme, plus léger de fond, délicieusement écrit par un homme spirituel qui me paraît connaître les femmes sur le bout du doigt et qui ne leur épargne point quelques maîtres coups de griffes. Le joli livre en question s’adorne de commentaires en pointes sèches et plus que… raides. Allons, Mesdames, délectez-vous !