Mathilde Serao
Au pays de Cocagne (Plon)
Mercure de septembre 1898, page 812
L’auteur de ce roman est très connu en Italie et en France. C’est un des meilleurs écrivains classiques du dit pays de Cocagne où il n’en est pas beaucoup de vraiment classiques. L’œuvre, conçue d’après les mœurs napolitaines, nous offre un tableau fort soigné d’un état gangrené, du peuple aux grands, par le jeu des loteries. Je me demande si le gouvernement italien fut satisfait de feuilleter ce volume ! Le type de Cavalcanti et celui de sa fille Bianca sont de belles trouvailles qui ont le reflet de bronze des statues, trop hautes, sculptées par Victor Hugo, mais c’est d’une lecture très attachante. Ce roman a une belle allure, sans cependant, être privé d’une sensibilité fort intelligente, et une réelle compréhension de la passion sous toutes ses formes.