Sander Pierron

Berthille d’Haegeleere (Coq rouge)

Mercure de juillet 1896, page 161

Œuvre rustiquement saine et consciencieuse, minutant, avec la vivacité d’un cœur chaud, épris de son pays natal, la vie d’un fils de forgeron devenu un écrivain pour l’amour de l’ombre des forêts, de la verdeur tendre et délicate des prairies, des mœurs naïves des campagnards, et aussi de la jolie jeune Berthille qui meurt à seize ans d’avoir trop aimé tous ces amours en un seul homme. Le style très personnel de Sander Pierron a souvent comme un parfum de volupté contenue, une intérieure folie de s’attacher intimement à toutes les belles choses, qui font volontiers passer sur ce que certaines descriptions de paysages auraient de monotone.

Jours d’oubli (Mercure)

Mercure de mai 1898, page 548

L’auteur est un tout jeune homme, je crois, qui écrit avec la raison douce et austère d’un vieux savant se laissant, par hasard, couler au fil d’un voyage d’agrément sur lac paisible. Les silhouettes rencontrées fuyant les barques voisines (et toujours très lointaines !), les paysages des rives, s’effaçant si vite, les sons de voix, tout est délicatement rendu. Sander Pierron est l’auteur d’un bon livre : Berthille d’Haegdeere, que j’aime bien à me rappeler… et se rappeler un livre c’est pourtant si difficile par ce temps, peu original.