Max Lyan
Cœur d’enfant (société libre d’Éditions des Gens de lettres)
Mercure de janvier 1898 page 230
Touchante histoire d’une petite fille maladive et sensible. C’est plus intéressant que celle d’une grande personne. La scène de l’écriteau épinglé dans le dos par une intelligente amie est un chapitre navrant. Cela ne fait pas l’éloge des institutions religieuses, non.
C’est fautivement que le Mercure écrit « Max Liano », vraisemblable distraction d’un typographe. Max Lian est le pseudonyme de Berthe Serres (1857-1933), devenue Berthe Nolé par mariage en 1877.
Follement et toujours (société libre d’Éditions)
Mercure de janvier 1899 page 171
Quel étrange pays cette province où l’on s’appelle jeune rose, églantine, la pharisienne, Madame Reine et où les femmes vêtues de velours violet se font battre par des mendiantes ! Je sais bien que tout s’explique à la fin, mais cela déconcerte un peu. On imagine un jeune cerveau qui s’enfièvre lui-même à ce qu’il raconte. Il rêve tendrement et le paysage se met à resplendir de beaucoup trop de tendresse. D’ailleurs, ça n’est pas si désagréable.
La Vocation de sœur Extase (Librairies Imprimeries réunies)
Mercure de septembre 1900, page 763
La pauvre petite en question n’a pas du tout la vocation religieuse, mais on la lui donne par persuasion. Ce roman, d’un sentimentalisme à la fois douloureux et résigné, possède un grand charme, le charme du style de l’auteur qui fait parler les enfants avec une grande tendresse et, souvent, une assez jolie finesse féminine. Ce n’est pas très dans la vie, mais c’est d’une grâce même qui attendrit et paraît naturelle, découlant du cœur même d’une femme plus préoccupée de sa propre sensibilité d’écrivain que de la psychologie moderne.
Ce roman a obtenu le prix Montyon, ce qui est dans l’ordre des choses… et indique la sorte d’extase dont il est question.