Charles Foley
Zéphyrin Baudru (Ollendorff)
Mercure de mars 1899 page 754
Un roman allégorique par hasard très intéressant et jamais aucun poète n’en réussira un plus clair et plus vivant. Un pauvre gamin vient au monde avec des ailes. Oui. Il lui pousse sur le dos d’abord des moignons puis de grandes pennes. Alors il n’est pas de souffrances qu’il n’endure pour cette… infirmité. On le plume, on le conspue et comme il est poète, malgré son nom prosaïque de Baudru, on le traîne dans la boue sans le comprendre. Le bon passage du livre est l’entrée du poète ailé dans un cirque où on le force (pour ne pas scandaliser,) à imiter peu à peu l’homme volant… qu’il est dans toute la force du terme. Et Baudru se marie, brise un tantinet ses ailes, c’est-à-dire les rentre, pour ne les ressortir qu’en la personne de ses fils, jeunes amours qui promettent et enlèvent déjà sur leurs ailes des vieilles dames comme leur grand’mère. C’est écrit sans effort et avec un tact très discret.