Charles Foley

Zéphyrin Baudru (Ollendorff)

Mercure de mars 1899 page 754

Un roman allégorique par hasard très intéressant et jamais aucun poète n’en réussira un plus clair et plus vivant. Un pauvre gamin vient au monde avec des ailes. Oui. Il lui pousse sur le dos d’abord des moignons puis de grandes pennes. Alors il n’est pas de souffrances qu’il n’endure pour cette… infirmité. On le plume, on le conspue et comme il est poète, malgré son nom prosaïque de Baudru, on le traîne dans la boue sans le comprendre. Le bon passage du livre est l’entrée du poète ailé dans un cirque où on le force (pour ne pas scandaliser,) à imiter peu à peu l’homme volant… qu’il est dans toute la force du terme. Et Baudru se marie, brise un tantinet ses ailes, c’est-à-dire les rentre, pour ne les ressortir qu’en la personne de ses fils, jeunes amours qui promettent et enlèvent déjà sur leurs ailes des vieilles dames comme leur grand’mère. C’est écrit sans effort et avec un tact très discret.

L’Otage (Perrin)

Mercure d’août 1899, page 499

Des histoires graves datant… des immortels principes. Il y a une certaine visite faite à l’enfant Capet par un médecin qui arrive un peu tard… pour l’honneur de la grrrrrrrrande Révolution que le diable emporte ! Simplement racontée, cette histoire, pas encore assez vraie, car, hélas ! elle ne dit pas toutes les tortures subies, elle suffirait, je pense, pour faire prendre en horreur tous les hommes de cette époque dont les phrases creuses et les gestes ridicules aboutirent à des cruautés pires que celles inventées durant des siècles de Bastille et de tyrannie. Il y aura toujours quelque chose de pire que les cruautés d’un tyran, ce sont les cruautés de plusieurs tyrans, surtout lorsqu’ils manquent de race… comme, un Carrier, par exemple. Mais qu’est-ce que les hommes de la grrrrrande Révolution en présence de leurs fils, les parlementaires socialistes de nos jours, qui, n’étant même pas assez puissants pour être assez cruels, nous assourdissent de leurs cris d’eunuques.