Charles Epry
Fantoches ! Fantoches ! (Société libre d’éditions des Gens de lettres)
Mercure de juin 1897 page 569
Cette critique fait suite à celle du roman de Jean Viollis, L’Émoi.
Encore un bon roman, plus long par exemple, fait selon les procédés de n’importe qui. Seulement il y a une énorme dépense de talent à faire n’importe quoi très bien. Les fantoches sont des gens du monde ordinaires, ils s’épousent selon l’usage mondain sans se connaître mieux que çà et ils en souffrent. Silhouettes de noceurs, de noceuses, toute la gamme connue. Mais Charles Epry a l’art de faire causer ses personnages naturellement. On songe que c’est cela qu’ils ont dû dire. Le lâché, le négligé des scènes est d’un voulu très savant, très composé. Je voudrais crier qu’un bon roman ordinaire est la chose la plus difficile du monde à réussir. Obligé de lire des tas de livres… extraordinaires, comprend-on la joie et la reconnaissance du lecteur qui tombe sur un écrivain simplement consciencieux ?