Édouard Ducoté
Aventures (Mercure)
Mercure d’août 1897, page 340
Sous ce joli titre, des contes philosophiques où, en dehors de toutes philosophies, il y a des fées. Gloriane, la princesse qui s’ennuie et tue le temps dans un dieu, Nice, une pauvre étourdie mourant d’un faux pas, Lise, une petite abandonnée, Claudia, créature double, vierge et fille, image de la vaine science… et il y en a bien d’autres, plus fluides, au fond d’un lac ! Il n’arrive rien que de chimérique ; c’est un peu comme dans la vie. Euloga se fait ermite, Gerbert chasse le sanglier et Thilde chasse l’homme. Le Septénaire de notre amour contient une Troisième Heure qui est une belle page de moralité amoureuse. Le style d’Édouard Ducoté, un peu froid, un peu trop ton déclamatoire, est cependant fort agréable, et à se promener dans le jardin anglais, sobrement fleuri, de ses aventures, on éprouve l’étonnement, aussi le charme, de ne rien rencontrer qui ne soit prévu par l’ordre.
Merveilles et moralités (Mercure)
Mercure de mai 1900, page 477
D’agréables contes philosophiques et des fables légères. En un style digne des bons auteurs du dix-huitième siècle, une tragédie en trois actes, point destinée à la scène, Calypso. Aphrodite y débite un prologue plein de grâce et de belles vérités amoureuses. Contrairement à la théorie de tous les auteurs païens qui font dominer le principe mâle dans la création de l’univers, c’est la blonde déesse qui engendre le ciel et la terre et en devient le temple universel au lieu et place de l’Éros traditionnel soufflant son désir sur la poussière des mondes. On pourrait discuter, mais le morceau est trop joli et l’auteur, dans une préface pleine de bonhomie, nous a prévenus que la fantaisie règne chez lui en souveraine maîtresse.