Vicomte de Colleville

Jobard▼ — L’Amour à Nice▼▼

Jobard (Chamuel)

Mercure d’août 1895 page 243

Ludovic de Colleville (1855-1918), historien polygraphe et traducteur, membre de la société d’Histoire de France, camérier secret du pape et bailli-grand-croix de l’ordre du Saint-Sépulcre (BNF Data). Rachilde le nomme vicomte.

Un homme sensible et doux n’est pas nécessairement un jobard parce qu’il renonce à la lutte littéraire en jetant ses manuscrits au feu, ou parce qu’il résiste à la tentation de violer une jeune Bretonne très naïve, quoique prête, comme tontes les femmes, à se laisser violer. Ici donc, le titre est une ironie. C’est Honnête qu’il faudrait étiqueter l’histoire de Maxence. Il ne manque pas de charme ce Maxence, et il se cravate du bleu d’une poésie point désagréable, étant donné qu’on aime les natures poétiques. Mais que ce jeu perpétuel des différentes psychologies gens de lettriennes devient agaçant ! Combien Maxence, avec sa nature d’aristocrate préférant laisser faire certaine besogne à ses valets d’écurie (le viol, par exemple), nous intéresserait davantage, s’il n’était pas de chez nous, c’est-à-dire un gendelettre, malgré l’autodafé en question. Je crois que le devoir de créer des types chimériques s’impose de plus en plus aux écrivains. Se raconter est fort inutile, car nous savons d’avance le chapitre qu’on nous escamotera, et nous ne sommes fichtre pas drôles quand nous essayons de dissimuler nos imperfections sous des fleurs. Maintenant, le Maxence du vicomte de Colleville est-il de chez nous ? Il se pique de franchise et de pureté d’intention, il nous donne même la sensation de nous trouver devant un véritable honnête homme ! Alors, ça pourrait bien n’être qu’un amateur.

L’Amour à Nice (Bibliothèque de l’association)

Mercure de décembre 1898 page 751

On voit mal pourquoi Rachilde rendrait compte d’un roman du Français Ludovic de Colleville (né en Corrèze, sous-préfet de l’arrondissement de Quimperlé) traduit (en quelle langue ?) par le Danois Fritz de Zepelin (avec un seul p).

Traduite par Fritz de Zepelin, cette histoire est celle d’un joueur amoureux. Anomalie, l’une des deux passions excluant généralement l’autre. Cependant il y a des arrangements avec le ciel… de lit, surtout quand la belle Madame offre quarante mille francs pour jouer la dernière carte. D’arrangement en dernière carte, on finit par tourner la mort, et Georges s’ensevelit dans les flots bleus qu’on aperçoit du haut de la Corniche, mais avec une aimable jeune fille, pour justifier le titre. D’où diable sort ce roman-là ? on dirait du Montépin et c’est dédié au comte Prozor.