Prosper Castanier

L’Orgie romaine (Charles)

Mercure daoût 1897, pages 342-343

Le livre s’ouvre sur cette phrase : « L’orgie romaine n’est pas une œuvre d’imagination pure. » C’est bien regrettable, car ce serait probablement plus vivant. La technicité du détail y est terriblement encombrante. En revanche, les dialogues se montrent un peu lâchés. Messaline, dit en s’adressant à des seigneurs de la cour de Claude : « Ne vous dérangez pas, mes petits ! » De fastueuses descriptions de palais et nomenclatures d’instruments à se polir les membres : strigiles et autres. C’est d’une propreté désespérante. Une orgie tirée au cordeau. C’est très bien.

La Vierge de Babylone, roman antique (Charles)

Mercure de juillet 1898, pages 230-231

Quelle récréation que les romans de M. Prosper Castanier ! Entachés du souci fort visible de restituer de l’antique, ils sont très souvent jovialement modernes et l’on voit, figurant la couverture de celui-ci, une forte cuisinière de bonne maison étalant ses appas sur champ d’or[1]. De même, la vierge de Babylone parle comme la dernière des bourgeoises. Ça se passe du temps de Balthasar et c’est très vécu… par un bon écolier plein de ses classiques, sans doute plus très jeune2.

  1. La photographie était de Josep Maria Cañellas (1856-1902), qui a gagné un procès contre l’éditeur Charles, qui avait utilisé l’image sans son autorisation. Sauf à trouver une édition originale, nous ne la connaîtrons pas.

  2. Prosper Castagner, né en 1865, a donc 23 ans en 1898.