Alfred Capus
Qui perd gagne (Ollendorff)
Mercure de février 1900, page 455
Dessins de René Lelong gravés sur bois par G. Lemoine.
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Une pièce en cinq actes a été adaptée de ce roman par Pierre Veber en 1908.
Comme Paul Léautaud, Rachilde croit donc appartenir à une classe supérieure. Cette croyance les desservira l’un et l’autre.
Si ce roman n’était pas illustré, de très jolies gravures, du reste, il gagnerait certainement aux yeux des philosophes un peu dédaigneux du moyen d’arriver en littérature, mais comme il perdrait le grand public, amateur d’images de petites femmes sur un lit en désordre, ce serait dommage pour l’instruction des classes moyennes[1] ! Je ne connais rien de plus amusant, de plus spirituel et de plus franchement humain que l’histoire de Fargeolle journaliste, entretenu par sa blanchisseuse avant et après son mariage. Pas de théories ni de décors inutiles, du bon théâtre réaliste tout le temps. La scène du dîner de gendelettres financiers où une femme mariée se fait passer pour une cocotte afin d’être prise au sérieux, l’arrivée du commissaire pour le flagrant délit, le chèque final offert en sacrifice d’amour au mariage et maintes observations faites simplement, sans y attacher la moindre importance et si bien saisies sur le vif, tout est admirablement en place, parisien, français, universel ! C’est un livre délicieux et sinistre… dans sa candeur bon enfant.