Fernand Calmettes
Le Vice (Stock)
Mercure de décembre 1896 page 563
Cette critique enchaîne avec la précédente, celle du roman d’Olga de Bézobrazow : La Femme nouvelle.
Fernand Calmettes (1846-1927), archiviste paléographe, peintre et homme de lettres.
[Le Vice] de Fernand Calmettes est tout autre ; ayant lu le volume, je n’en veux pas dire plus que sa prière d’insérer :
« M. Fernand Calmettes, qui s’est fait connaître par des romans d’un sentiment délicat, quitte brusquement la voie qui lui valut cependant de jolis succès, et le sujet qu’il traite aujourd’hui ne saurait s’adresser à son public ordinaire de jeunes filles. Ce sujet, il le résume ainsi dans la dernière phrase de son livre : “La vérité de la Nature, l’unique vérité pour l’être, ne peut résider et ne réside que dans l’amour.” D’après cela, faisant la part de l’argent, de la religiosité, des titres, des honneurs, des décorations, des Académies, il s’efforce de montrer ce que valent toutes ces vanités sociales, auxquelles on sacrifie le meilleur de soi-même et qui dupent, faussent, vicient. Et sur ce thème, qu’il met en action par une suite de scènes mouvementées et dramatiques, il nous fait assister aux débats d’une âme de femme, qui, prise entre toutes les conventions et tous les préjugés, s’en dégage par l’amour d’un homme fort. Le livre a de la vigueur et de la passion, et M. Fernand Calmettes nous prouve qu’il n’a peut-être pas eu tort d’élever son sujet. »
Et j’ajoute, humblement, que l’auteur en découvrant le vice dans les académies ne me paraît pas avoir élevé son sujet ; il a passé à côté sous le couvert d’un titre bien excessif pour ce livre que des jeunes filles peuvent lire, mais :
Ton œuvre est belle et vierge et tout cela se vend !