Maurice Beaubourg
La Saison au Bois de Boulogne (Simonis Empis)
Mercure de juillet 1896 page 161
Conciliabule à la fois voyoucrate et mondain de tout ce que le bois de Boulogne de l’existence renferme de crapules, sous couleur du roman par lettres. Avec une pure douceur d’ange, le pince-sans-rire de l’idéal qu’est Beaubourg vous montre le Gosse-Girond et la Môme-Taciturne, suivis de leurs plus intimes amis, évoluant sous des arbres qui me font l’effet d’être furieusement de la liberté ! Tous ces gens-là sont des escarpes forts bien élevés : comme la plupart des gens du meilleur monde, ils ont des sentiments plus propres que leurs habitudes, et, parfois, une petite larme à l’œil, d’un « orient » assez intense pour paraître une perle. De ces nouvelles ironiques, Les Doux sont à faire frémir. Là, se retrouve toute une artillerie de sucreries empoisonnées dont Beaubourg nous accable avec son ordinaire gracieuse correction de jeune clergyman qui s’amuse. C’est en lisant ces pages, spirituelles, poignantes, et joyeuses d’une petite joie macabre qui est comme le frisson de la petite mort, que l’on se sent rejeté bien en arrière, jusqu’à la férocité de fauves en prison mordant leurs barreaux, des fauves célébrés de l’Image, et on se demande si Beaubourg, le si charmant clergyman qui s’amuse, ne finira par nous pas assassiner, toujours pour s’amuser et voir ce qu’il y a dans le bonhomme.