Eugène Vernon
La Demeure enchantée (Revue blanche)
Mercure de janvier 1900, pages 194-195
Eugène Vernon est le pseudonyme d’Eugène Veek (1872-1910, à 38 ans), médecin. Lire sa nécrologie par Robert Scheffer dans le Mercure du seize avril 1904, pages 762-763. Lire aussi cet article.
Autre livre d’amour. Tout autre roman de plaisir. Ce jeune auteur (je veux le supposer jeune) découvre, vers la fin de l’histoire, qu’il faut vieillir pour mieux aimer et être aimé. C’est joli comme paradoxe, seulement c’est cynique parce que, rapproché de la préface du livre, cela indiquerait cette étrange conclusion que l’auteur voit dans l’Amour une chose indépendante de son objet… et c’est, cet auteur, probablement quelqu’un qui se donne la peine de penser avant d’écrire. Il y a des libertinages un peu bien poussés là-dedans et du snobisme… oh ! ça, comme s’il en pleuvait, mais de jolies phrases et des sculptures sur chairs pourries qui sont drôles. Maintenant, la préface fera certainement croire à Paul Adam qu’il a eu le tort de ne pas l’écrire lui-même. Elle contient d’inquiétantes ironies pour le cher Maître.