Gustave Toudouze
La Bête à bon Dieu (Plon)
Mercure de juin 1899, page 765
La petite Madeline est la pauvre petite bête qui se sacrifie, se dévoue et se donne sans espoir de belle récompense, et cependant il s’agit d’une artiste et d’un début de féministe. La bête intelligente en question est plutôt une femme de l’autre fois, une mystique, car le dévouement sous toutes les formes sociales ou familiales est une manifestation de l’amour divin. Maintenant, son dernier sacrifice à sa mère paralysée, folle, idiote dangereuse, vieux débris de coquette, est-il absolument nécessaire ? Une passion, même très bonne, peut quelquefois nuire aux jeunes êtres qui attendent leur tour. À sa place, je mettrais à l’hospice cette idiote, ne fût-ce que pour créer des enfants intelligents… car il en manque, et toute bête à bon Dieu doit perpétuer son espèce sous peine de laisser périr sa race.