Stéphane
Une Race (Ollendorff)
Mercure de septembre 1897 page 524
On ne sait pas grand-chose de ce Stéphane. Une race semble être son deuxième roman après Une reine de Paris paru chez Victor Havard. On lui connait L’Écueil, comédie en un acte et Le Clos, pièce en trois actes créée au Nouveau théâtre (l’actuel théâtre de Paris de la rue Blanche) le trente octobre 1901.
Histoire de paysans qui ont des instincts de citadins et parlent, malheureusement, comme des… livres. Il y a le fils adultérin d’un maître d’école qui veut s’occuper de revendications sociales et est arrêté par le piège des yeux purs d’une vraie fille de la terre. Les amoureux s’unissent pour la plus grande gloire du champ natal tandis que le couple opposé, un vagabond ambitieux et une rouleuse vulgaire, vont s’échouer en la grande ville où, au lieu de vivre, ils s’assassinent et font mourir un petit enfant innocent. À cet endroit du roman, une jolie scène : le chat descendu des gouttières sur la poitrine du gamin, pour lui donner son unique sensation de bien-être en l’aidant à trépas dans la tiédeur de sa fourrure. Ce livre a la noble intention de punir le vice et de récompenser la vertu, cependant il exagère la sentimentalité d’une race. N’en déplaise à l’auteur, la race paysanne est moins sensitive et moins scrupuleuse. Il ne faut pas oublier que la délicatesse est une invention de civilisés. Puis il y a les inoubliables Paysans de Balzac, bien plus près de la vérité, hélas !