Gabrielle Reval

Les Sévriennes (Ollendorff)

Mercure d’août 1900, page 488

Gabrielle Reval est le pseudonyme de Gabrielle Logerot (1869-1938), ancienne élève de l’école normale supérieure de Sèvres. Les Sévriennes est son premier Roman. On lui doit aussi Lycéennes (en 1902) et La Bachelière, en 1910.

Livre instructif d’une femme sur la haute instruction donnée à la femme. Les Sévriennes sont les élèves de l’école de Sèvres. Détails très fins et très intimes, toujours de bon ton, sur les usages, les mœurs de cette maison à la fois normale et… anormale. De loin, de très loin, en plus pédant et en plus documenté, cela rappelle ce bijou barbare de Claudine à l’école, mais ça rutile moins et ne crève les yeux à personne. L’auteur, avec tact et un dandysme gracieux, glisse sur certaines hystéries… Mais on les sent formidables quoique latentes. En réalité on apprend beaucoup, les professeurs sont sournois et ridicules autant que convenables, mais… l’amour, le grand éducateur domine ; il domine si bien que, vers la fin, Marguerite Triel, atteignant l’agrégation, quitte séance tenante les honneurs du professorat pour devenir la simple maîtresse d’un artiste quelconque. D’agrégation en agrégation, est-ce qu’on ne pourrait pas enfin arriver au collège des bayadères et parer simplement la femme de toutes les sciences et de tous les arts dans le seul but d’en faire une grande amoureuse ?