Henry Maubel
Dans l’Île (édition de la Vie nouvelle)
Mercure de de juillet 1900, page 215
Je n’ai pas l’intention de deviner de quelle île on veut parler. Je me promène parmi des fleurs, autour d’une jeune fille, et on entend rire ou pleurer dans le vent, d’autres petites invisibles, les Psychélides, qui sont comme un pollen de jeunes créatures écloses, femmes d’intentions, se tamisant dans de là lumière. Ghislaine est la sœur de Joël, Joël est le frère de Ghislaine. Des cloches sonnent chaque fois que l’on voudrait savoir… Comprendre est souvent une brutalité. Tout est rayon, douceur, paysage vaporeux, prime-jeunesse qui s’effare devant la jeunesse de l’adolescence, presque une vieillesse en face de l’autre. Il y a de la musique, une féerie latente et des soupirs de pâmoisons discrètes. Quand Ghislaine a fini de rêver, elle se réveille plus femme, comme blessée, et son frère ose à peine l’embrasser plus fort. Régal de délicats, ce livre, mais combien sont-ils, les délicats ?