Jean Madeline

La Conquête (Calmann-Lévy)

Mercure de janvier 1897 page 198

De Jean Madeline, la Conquête repose. Philosophie de quelqu’un qui espère se conquérir dans la bataille sociale, et demeure Gros-Jean comme devant : N’était le style, en retard, (phrases trop prévues commençant par : même, des fois, tout de suite… etc.), ce livre présenterait un grand effort vers la vérité. Il est gris, terne, ennuyeux, compact, attachant, c’est un jour d’hiver très bas, chauffé en dessus, par la rousse vaporisation du soleil, un fauve soleil malintentionné. À chaque désir d’action correspond un coup de massue de ce soleil invisible qui fait tourner les meilleures aspirations en migraine. Un brin de socialisme, ou d’anarchie, donne encore un air plus vieux à cette œuvre, cependant solidement pensée mais si lointaine, de province, parce que, sans doute, l’auteur l’a voulue ainsi. Hélas ! l’anarchie, c’est plus loin que le romantisme ! Où sont les bombes d’antan ?