Louis Lumet

La Fièvre (Stock)

Mercure de juillet 1898, page 230

Ce livre est un manuel de nouvelle sociologie. Il est écrit avec âpreté, et il est soucieux de sa forme. Je n’aime pas du tout ces œuvres-là, mais quand, par hasard, malgré mon ennui à les lire, je vois éclater l’effort du travailleur qui l’a voulue aussi belle et bonne que possible, je suis content et je ne sais pas railler des goûts qui ne sont pas les miens. L’existence fiévreuse, trop politique de Louis Léclat est notée avec une sincérité extrême ; la petite ville de Chudey, usinière et gangrenée par les réunions publiques, est décrite minutieusement. Il y a de jolis intérieurs de famille et une mère intéressante. Je crois que, vers la fin, malgré quelques phrases déclamatoires, je me suis attendri sur le sort de Louis Léclat, fils de travailleur et artisan, du reste, lui-même, de sa propre déchéance fictive. Il est à Paris… pourvu que je ne le rencontre pas. Il doit être devenu député en parlant si bien !