Madeleine Lépine
Le Jour prédit (Bibliothèque de l’association)
Mercure de mai 1897 page 372
Ils sont mystiques ou ils ne sont point, les auteurs femmes ! dans les écrits sensuels comme dans les manifestations religieuses, et Madame Madeleine Lépine fait flamber l’apparition mystique du Christ sur la couverture du Jour Prédit, parce qu’elle n’oublie pas d’être femme et très pure en ses conceptions d’amour. Je parle là de vers qui ne me regardent pas, mais je les veux traiter comme de la prose, afin qu’il leur soit rendu, en passant, un hommage de pauvre lecteur aimant à pousser les fenêtres donnant sur les chambres intimes des nouvelles autoresses. Et puis, j’aime cette phrase de son livre, cette phrase meublant à elle seule tout un cœur : « Je vous adore, ô vous qui n’avez jamais ri, lèvres pures du Christ, lèvres immaculées… » Le voilà enfin bien cet éternel amant de l’éternel féminin : celui qui ne couche pas : le bel impossible.