Francis Jammes

Clara d’Ellébeuse (Mercure)

Mercure d’août 1899, pages 495-496

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Ce roman, dans cette édition de 1899, est suivi, page 153, de Des choses et, page 179, de Contes.

L’histoire d’une ancienne jeune fille. Petit roman tout éclairé d’une tendre lumière provinciale, si pure, si finement tamisée sur les contours de cette mièvre silhouette de femme de rêve qu’on dirait plus un pastel qu’une créature vivante ; mais elle a vécu certainement, l’enfant rare, et pour nous consoler de coudoyer les demi-vierges ou les féministes de notre époque, Clara meurt d’avoir reçu un baiser et de sentir… son âme enceinte d’un amour. Les détails de ce petit conte sont tous exquis, mais ne sont ni pervers ni exagérés. Ce que touche Francis Jammes il le fait luire. Il a le don d’originalité qui donne la vie durable et celui du choix parmi les mots justes qui disent le mieux. Clara d’Ellébeuse est un tout petit roman, mais on peut dire de ce petit roman qu’il est le précis même de tout ce que contient le romantisme et doit contenir une histoire, fausse ou vraie. Il ne fallait rien de plus ni de moins. C’est une œuvre parfaite.

Clara d’Ellébeuse, lithographie par Louis Charat