Abel Hermant

Le Char de l’État (Ollendorff)

Mercure de février 1900, page 456

Les souverains transformés en bons bourgeois des Batignolles, buvant, mangeant, faisant l’amour, se trompant et de temps en temps, pour qu’on se souvienne qu’on marche… sur les traces du char de l’État, le petit frisson antisémite, côté peuple, aristocratique, côté… souverain. C’est toujours très spirituel, très amusant, seulement on sent trop que l’auteur fait cela sans y penser et c’est peut-être le plus grand art de ce genre de littérature. Il y a dans ce train-train je m’en foutiste du char en question un certain Sylvère, bien Monsieur Vénus, qui est des plus réussis. À signaler l’entretien du dit Sylvère avec sa sœur Théodora et Phili. Oh ! oh !… D’un raide ! Quant à la légende du syndicat chauffant la marquise Castelli Romani, c’est du meilleur tonneau : « une juive… qui recevait la pluie avec cette endurance particulière à sa race ! » Et il y en a comme ça tout le long de la… pièce ! Mais vraiment la créature du type de la comtesse d’Eschenbach suffirait, je crois, à immortaliser Abel Hermant, sinon l’Affaire.