Léon Hennique
Minnie Brandon (Fasquelle)
Mercure de mars 1899 page 753
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Les anglaises sont roses, blondes, de teint auroral et meilleures femelles que pas une… seulement elles se saoulent. En une langue bien amusante, ornée des gutturales de cet abominable jargon de cheval qui est l’anglais, l’auteur nous présente une personne d’aspect décent mais voyant, devant laquelle tout homme de goût ne peut que se cabrer. Minnie est fille de palefrenier, elle a la soumission de quelqu’un qui fut fouetté dans ses ancêtres, elle est douce, bonne, complaisante, elle s’habille à tour de bras de mauve et de rouge, de jaune et de bleu, de blanc pur comme une négresse. Elle est belle, elle tire l’œil, elle affiche à elle seule tous les vices sérieux et toutes les qualités solides de sa nation. Les femmes anglaises ne sont jamais des femmes, ce sont des juments. Les unes pour fiacre, les autres pour carrosse. Il attelle courageusement, l’auteur, et il est conduit dans le fossé tout droit parce que le fossé c’est la fin dernière des juments qui s’emportent et des filles qui se saoulent. Ce livre est drôle, bien écrit, sans négligence, avec un air négligé. Il est bon à lire comme certains mélanges dans les bars sont bons à boire quand on a bien soif, les jours de courses.