Antoinetta Giacomelli

Sur la brèche (Perrin)

Mercure septembre 1899, page 780

En fermant ce roman d’une institutrice à la fois pédante et monocorde, je me disais qu’il est bien dangereux d’introduire dans les familles une demoiselle qui a eu des déceptions amoureuses, car elle devient le fléau des gens qui lui confient leurs progénitures. C’est l’armée du salut dans toute son horreur. Je sais bien que ce livre est paré de bonnes intentions, mais il est long, ennuyeux et pas véridique pour un sou, car je ne connais pas de piété sincère aussi franchement orgueilleuse que celle de cette institutrice-là. Maintenant, avant la conversion de toute une famille d’imbéciles, il y a l’art de brûler des lettres d’amour en deux pages du début qui promettaient beaucoup mieux. Le reste n’est que la cendre… de la véritable histoire.