Louis Dollivet
Sale Juif (Armand Colin)
Mercure de novembre 1897 pages 560-561
L’auteur, modestement, demande l’indulgence pour une œuvre qu’il a essayé de rendre intéressante et consciencieuse. Nous la lui devons, avec en plus des compliments pour sa manière point trop thèse d’exposer la grande querelle. Nous sommes de son avis ; les juifs ne sont pas plus sales que les autres individus faisant partie de l’humanité, seulement, autant… quoique de différentes façons qui paraissent plus irrémédiables au premier abord. Ils ne sont jamais coupables que lorsqu’ils se croient, justement, en dehors de l’humanité. Alors, ou ils oublient cette humanité et trouvent très Jéhovah de lui passer sur le ventre, ou ils tombent dans une peur nerveuse de cette même humanité, ce qui les prive de toute espèce de puissance individuelle. S’il n’y avait qu’un juif qui fut juif, ce serait admirable et terrible. Nous le ferions roi tout de suite. Mais ils sont légions et sont moins intéressants, moins redoutables, j’en suis persuadée. Ils ont, du reste, une telle âpreté â dire du mal les uns des autres que nous serions bien sots de les aider à se dévorer entre eux. Courtoisement, on ne peut traiter de sale juif que les catholiques qui les défendent et sont payés pour cela, car il y a du véritable judaïsme à le faire dans de pareilles conditions.