Édouard Diaz
L’Espagne-Picaresque (Charles)
Mercure d’avril 1897 page 147
Il y a longtemps de cela, un jeune homme, que l’on pensait un peu fou, faillit nous faire avoir une guerre avec l’Espagne. Ce jeune homme, donnant des conseils paternels au roi d’Espagne d’alors (est-ce encore le même… les rois sont comme les ministres, hein ?) avait intitulé son article : Mouchez l’enfant ! Le brio de son très réel talent le fit, je crois, poursuivre et… coffrer durant quelques lunes. Ce jeune homme d’avenir s’appelait Édouard Diaz, et il nous sert, aujourd’hui, un autre plat de sa façon, toujours aussi haut en piment espagnol… L’Espagne-Picaresque, des récits de voyages parmi les libres bohèmes de ce pays, des silhouettes de femmes (délicieuse, celle de la couverture !), des descriptions de monuments et… de gouvernement dans un style alerte, vigoureux et, insistons, original. Ils sont rares, les originaux de notre époque ! Un peu salée, un peu poivrée, l’anecdote d’Édouard Diaz est pour faire éternuer les bourgeois, mais elle réjouira le lettré et la femme, ces deux juges qui adorent la force jointe à la souplesse, aussi, ce je ne sais quoi de gueuserie qui fait toute la race d’un écrivain.