Marius André

Monserrat, roman féérique (Savinne)

Mercure de juillet 1896 page 160

Mélange bizarre de toutes les religions, de toutes les morales, de toutes les amours. Si j’avais le moindre irrespect pour cette œuvre, d’ailleurs fort originale, je dirais d’elle : le thé de la mère Gibout dans la sacro-sainte coupe du Graal ! Il y a un désespéré jeune amoureux qui rencontre une fée catholique sur le Mont Salvat (Montserrat) et a avec elle quelques entretiens que j’oserai qualifier de profanes. Il est vrai que ce même désespéré résiste aux assauts de l’antique Hérodiade revenue de l’enfer tout exprès pour l’aguicher, et qu’il se guérit des souvenirs impurs en priant une vierge nègre et en respirant des roses pourpres. En outre, des détails très curieux sur le pèlerinage de Lourdes, témoignant que l’auteur connaît le prix d’un chapelet et qu’il en déplore l’usage du compte-courant chez les rapaces marchands d’ex-voto.